Stockage de l’électricité avec de l’air comprimé en 2022
Stockage de l’électricité avec de l’air comprimé
En plus des batteries, de l'hydrogène et des stations de transfert par pompage (STEP), il est possible de stocker l'électricité à l'aide d'air comprimé. Une puissante usine exploitant cette technologie sera bientôt érigée en Californie.
Avec ses 500 MW et ses 4 à 6 GWh de capacité de stockage prévus, l'usine d'air comprimé de Rosamond (Californie) sera la plus puissante du genre au monde. Pour se faire une idée, cela représente l'équivalent d'environ une heure de consommation électrique en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Située à une centaine de kilomètres au nord de Los Angeles, sa mission sera de stabiliser le réseau local en proie à des coupures de courant régulières. Mais comment fonctionne ce système ?
Le principe du stockage d'air comprimé (appelé aussi CAES, pour Compressed Air Energy Storage), est assez simple. En cas de surproduction d'électricité, l'usine comprime l'air ambiant à une pression de 70 à 100 bars. L'air est alors stocké dans de grandes cavités souterraines et la chaleur générée par les compresseurs (jusqu'à 600°C) récupérée via des échangeurs. Ensuite, en fonction des besoins du réseau électrique, l'air et la chaleur (stockés dans la roche, l'huile ou les sels fondus) sont libérés dans une turbine qui entraîne un alternateur.
Stocker de grandes quantités d'énergie
Ce système est, avec la STEP (station de transfert d'énergie à stockage pompé), l'un des plus efficaces pour l'accumulation d'électricité. Son rendement est d'environ 70 % et il peut stocker de grandes quantités d'énergie pour un investissement des plus faibles (entre 400 € et 1 200 €/kW).
La société canadienne Hydrostor, à l'origine du projet californien, s'est ainsi associée à l'américain Pattern Energy et au français Meridiam pour exploiter cette technologie. Cependant, contrairement aux centrales CAES conventionnelles qui nécessitent une cavité saline pour stocker l'air comprimé, les centrales Hydrostor peuvent utiliser tout type de sous-sol.
L'entreprise revendique déjà une première station à Goderich, en Ontario (Canada), d'une capacité modeste de 1,75 MW pour 10 MWh de stockage. Au-delà de son futur gigaoctet, elle envisage un deuxième site californien, dont les caractéristiques n'ont pas encore été dévoilées. Les deux usines devraient être inaugurées entre 2024 et 2026.